Colibris : pour survivre, ces oiseaux ont un sommeil si profond que leur corps se gèle Par David Igue le 14 septembre 2020 D’une espèce à une autre, les siestes ne se ressemblent pas. Pour s’adapter à la vie dans l’univers hostile des Andes, certaines espèces sud-américaines de colibris entrent dans une torpeur si profonde que leur température corporelle descend à des niveaux record. Dans les hauteurs de la cordillère des Andes, à des milliers de mètres au-dessus du niveau de la mer, vivent des colibris qui se nourrissent de nectar de fleurs sauvages. S’ils y vivent à l’abri des prédateurs, ces oiseaux défient quotidiennement des conditions climatiques extrêmes. Pesant moins de dix grammes, ils doivent survivre dans un froid glacial à plus de 3 kilomètres d’altitude. Des chercheurs ont étude le métabolisme de plusieurs espèces de colibris vivant dans les montagnes des Andes au Pérou. Ces minuscules oiseaux supportent le froid avec une astuce pour le moins surprenante. Ils baissent leur température corporelle pendant des heures au point d’atteindre un état de torpeur. Ce phénomène est différent de celui de l’hibernation que connaissaient par exemple les araignées ou les chauves-souris à l’arrivée du froid pendant l’hiver. Le principe est quasiment le même, à la différence que la torpeur a un caractère moins saisonnier. Alors que certains animaux entrent dans un état d’hibernation pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, la torpeur ne dure que quelques heures, le temps d’une sieste. Pendant chaque sieste, ces oiseaux baissent leur température de plus de 30°C Sur 26 oiseaux appartenant à six familles de colibris, les températures corporelles peuvent être abaissées de plus de 30°C pour atteindre moins de 4°C durant les heures de sommeil. Non seulement, ils doivent batailler encore plus que les autres oiseaux pour voler à ces altitudes, mais pendant les nuits froides, ils économisent de l’énergie en entrant dans cette torpeur exceptionnellement profonde. « Toutes les espèces étudiées ont recours une torpeur prononcée, mais la Métallure phébé peut atteindre une température de 3,26°C, le plus bas jamais enregistré pour tout oiseau ou mammifère non-hibernant », notent les chercheurs dans leur rapport publié le 9 septembre dans la revue scientifique de la Royal Society. L’un des chercheurs explique que ces colibris baissent tellement leur température interne qu’ils deviennent aussi durs qu’un caillou. « Vous pourriez penser qu’ils sont morts ». Mais quelques heures après, ils ressortent progressivement de cet état refroidi qui est essentiel pour leur survie. Source : Science News Article précédent Stanford : ils créent un système qui permet de « voir à travers les murs » septembre 11, 2020 Article suivant Covid-19 : une entreprise française dévoile des gants auto-désinfectants septembre 14, 2020