Transition énergétique : la guerre de l’hydrogène se prépare entre l’Europe et la Chine Par David Igue le 5 novembre 2020 Pour la transition énergétique, les gouvernements, constructeurs automobiles et différents groupes de pression misent sur l’hydrogène. L’Europe et l’Asie, notamment la Chine se positionnent pour être au centre de ce marché qui pourrait peser 700 milliards de dollars (environ 600 milliards d’euros) d’ici 2050. La guerre de l’hydrogène s’articule autour de deux enjeux majeurs : palier à la raréfaction des hydrocarbures d’une part et surtout réduire les émissions de gaz à effet de serre face aux conséquences patentes du réchauffement climatique. L’hydrogène sera un élément essentiel de la transition énergétique au même titre que les voitures électriques, poussées par de multiples initiatives en France et en Europe. Mais cette énergie n’aura sa place que si elle est issue d’un processus de production peu polluant. Car la plupart des procédés de production de l’hydrogène libèrent une importante quantité de CO2 dans l’atmosphère. Le principal enjeu reste donc de décarboner la production et cela passe par l’adoption des énergies renouvelables en amont, au détriment des combustibles fossiles. Vers une guerre de l’hydrogène entre l’Europe et la Chine Le potentiel économique de l’hydrogène est au cœur d’une course mondiale. Le marché pourrait peser 700 milliards de dollars d’ici 2050 selon Bloomberg. L’Union européenne souhaite investir jusqu’à 470 milliards d’euros ans les infrastructures d’hydrogène. La Chine, le Japon et la Corée du Sud misent eux aussi sur l’hydrogène pour tenir leurs engagements concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Moyen-Orient, au cœur du marché énergétique mondial, ne compte pas se faire doubler dans ce grand virage. L’Arabie saoudite prévoit créer une usine à 5 milliards de dollars qui produit de l’ammoniac à partir de l’hydrogène, le tout grâce aux énergies renouvelables. L’ammoniac est en effet une alternative qui peut être facilement stocké et transporté. Les Etats se prépare donc pour l’avenir. « Ces pays cherchent à verrouiller des parts de marché », a déclaré Gero Farruggio, spécialiste des énergies renouvelables auprès de la société de recherche Rystad Energy. « Nous appelons cela la guerre de l’hydrogène en raison de la façon dont les gouvernements s’empressent de subventionner ces projets pour devenir les chefs de file », a-t-il confié à Bloomberg. Les méthodes peu polluantes de production d’hydrogène sont cependant coûteuses. La viabilité de cette énergie dépend entre autres des politiques gouvernementales pénalisant les émissions d’une part, mais aussi pour subventionner le secteur. La voiture à hydrogène a sans doute un bel avenir. Cette ressource qui s’impose dans l’agenda de transition énergétique des Etats présente l’avantage de ne générer que de la vapeur d’eau lorsqu’elle est brûlée. Source : Bloomberg Article précédent Les Néandertaliens auraient été en guerre avec nos ancêtres pendant 100 000 ans novembre 3, 2020 Article suivant Disney : voici Gaze, le robot angoissant aux yeux plus vrais que nature novembre 5, 2020