En Australie, les chats errants déciment les espèces en voie de disparition
En Australie, les millions de chats harets que compte le pays posent un sérieux problème : ils s’attaquent sans vergogne à la faune locale et poussent certaines espèces vers une inexorable disparition. Une nouvelle étude s’inquiète de leur nombre et répartition, puisqu’on en trouve aujourd’hui encore sur 99,8% du territoire, et ils ont toujours autant d’appétit…
Vous adorez les chats ? Vous les trouvez mignons quand il vous chassent les orteils le matin, ou déchiquettent votre rideau pour attraper une mouche ou tenter de capturer le point rouge d’un laser ? Toutes mignonnes qu’elles soient, ces techniques sont de vraies techniques de chasse. Illustration en Australie, où les chats harets, notion vague du chat domestique retourné à l’état sauvage, ou semi-sauvage, font peser une énorme menace sur la biodiversité.
L’histoire d’amour entre les australiens et les chats, remonte au XIXe siècle. Les lapins et les rats, ont été introduits des années auparavant par les colons. Et ils se sont multipliés, tant et si bien qu’ils sont devenus pour les premières colonies un véritable problème. Alors, des apprentis-sorciers ont lâché des chats domestiques dans la nature pour tenter de contrôler la surpopulation de ces rongeurs allogènes.
Une super bonne idée, car aujourd’hui, ils se sont bien multipliés : on en trouvait jusqu’à 18 millions (chiffres de 2004) sur tout le territoire. Et si vous vous dites, ‘oh mon dieu il va falloir les zigouiller’, vous avez raison, mais c’est un sujet compliqué, en plus des considérations éthiques. Car chaque campagne d’abattage (ça arrive régulièrement) se sont traduites immanquablement par une multiplication incontrôlée des lapins et des rats.
En Australie, limiter la population de chats errants est un impératif de biodiversité
Alors on vous disait qu’il y avait eu des campagnes d’abattage… c’est une véritable hécatombe, puisqu’on est passé selon les chiffres d’une nouvelle étude publiée en décembre (cf. source de cet article) à une fourchette comprise entre 2.1 et 6.3 millions de chats. Qui restent bien répartis, la plupart des chats évitent les zones arides, et se retrouvent donc le plus dans des zones où la biodiversité est la plus importante.
Le problème, c’est justement que les chats adorent, en plus des lapins et des rats, la faune et la flore d’un des pays les plus riches en termes de biodiversité de la planète. On a déjà lié la présence de chats à la disparition d’une vingtaine de mammifères indigènes. Ils adorent particulièrement les mammifères de moins de 200g. Mais n’ont pas peur de s’attaquer à plus gros (jusqu’à 3kg).
Le problème c’est que ces mammifères sont assez vulnérables à leurs attaques. Sarah Legge, l’une des auteures de l’étude, explique :
Nous voulions souligner l’impact et l’étendue de la population des chats harets et le besoin urgent de développer des méthodes efficaces de contrôle, de diriger nos efforts dans des zones où ce contrôle produira les gains les plus importants.
De fait, les chats harets sont en concentration moins importante qu’en Europe ou aux Etats-Unis, et ils causent pourtant davantage de problèmes. Le fait est que l’écosystème australien est l’un des rares à travers le monde à s’être développé sans les chats, avant leur introduction tardive par les colons. Selon les auteurs de cette étude, il faudra continuer d’abattre des chats, pour atteindre le cap de 2 millions d’ici 2020.
Les auteurs de l’étude pointent l’épineux problème des chats errants en zone urbanisée
Ils proposent de créer davantage de zones “sans prédateurs” clôturées avec des dispositifs anti-chats sur certaines îles. Voire d’aller plus loin, en éradiquant les chats dans certains endroits et en interdisant leur réintroduction avec une série de mesures de sécurité. Mais selon eux, tout cela ne sera pas suffisant, puisqu’il faudra “parler du problème des chats harets dans les zones densément peuplées”.
Leur densité [dans les zones densément urbanisées] est 30 fois plus importante que dans les environnements naturels. En plus de chasser des espèces menacées près des zones urbaines, ces chats errants fournissent une source de chats harets dans la brousse
On imagine que la notion de chats errants englobe, en zone urbanisée, les chats domestiques laissés en liberté par leur propriétaire. Et donc que de nouvelles campagnes d’abattage, dans les villes, ne seront pas très populaires… Miaou.