Batman v Superman : le film a été saboté par la Warner, déplore le scénariste Chris Terrio
Dans un entretien fleuve, le scénariste de Batman v Superman a vivement critiqué la Warner. Le studio aurait notamment coupé 30 minutes de scènes, faisant perdre une grande partie de la sève du scénario initial.
Réalisé par Zack Snyder, Batman v Superman : l’Aube de la justice est loin d’avoir fait l’unanimité. Et selon le scénariste Chris Terrio, la Warner aurait une grande part de responsabilité là-dedans. Interrogé par Vanity Fair, il souligne avoir rejoint le projet en cours car le studio souhaitait rassurer Ben Affleck. Pour rappel, les deux hommes avaient collaboré sur le tournage d’Argo, sorti en 2012. L’acteur de Batman aurait alors demandé à Terrio de peaufiner le scénario.
Il était déjà acté que le film serait très sombre et que Batman allait tenter d’y tuer Superman. « Mon travail consistait à créer une histoire et un ton dans lesquels Batman pourrait être cette personne et dans lesquels deux héros pourraient arriver au point de se battre à mort », raconte Terrio. Il confie ensuite ne pas être à l’origine du titre du film. Inclure Batman et Superman dedans étant selon lui un choix purement marketing émanant du studio. De quoi ouvrir la boîte de Pandore des désaccords.
Batman v Superman : le film a été raccourci pour des raisons économiques
Satisfait du scénario qu’il avait pondu, Terrio a ainsi été profondément irrité de voir que 30 minutes de scènes avaient été coupées dans le montage final. De quoi empêcher de brosser les portraits des personnage et leurs motivations comme il se doit. « Si vous preniez 30 minutes à Argo, comme à Batman / Superman, cela n’aurait aucun sens. Les critiques diraient ‘quel scénario paresseux’, car les personnages n’ont pas de motivations et ce n’est pas cohérent », souligne Terrio. « Et je serais d’accord avec eux. »
Selon lui, le studio a raccourci le film pour que les projections quotidiennes soient plus nombreuses. Ce faisant, la Warner souhaitait gonfler ses revenus au box-office. Un choix purement économique dont aurait pâti le scénario. Sombre et torturé, Batman devait apprendre de ses erreurs pour se hisser in fine sur la voie de la rédemption. « À la fin du film, il doit être le Batman que nous connaissons et être prêt à créer la Justice League », indique le scénariste, désabusé.
Par la suite, il a tout de même accepté d’écrire le scénario de Justice League pour avoir la chance de peaufiner les arcs bâclés de ses personnages. Il a ainsi pondu un scénario (que nous découvrions plus tard dans le Snyder Cut). Sauf que la production a finalement imposé un format de deux heures et des blagues façon sitcom. De quoi irriter fortement le scénariste qui a exigé que son nom soit retiré du générique (en vain).
En incorporant de nouveaux super-héros, « Justice League devait créer la mythologie du DCEU sur le long terme. Il fallait ressusciter Superman vu qu’il était mort à la fin du dernier film. Je ne savais pas comment on pouvait faire tout ça en moins de deux heures. Peut-être que la version de 2017 a montré que ce n’était pas possible », estime Terrio.