Des chauves-souris s’en prennent au sang humain, comme des vampires
Une étude brésilienne sur les chauves-souris a fait une étonnante découverte. Une espèce que l’on trouve sans le parc national de Catimbau, commence à s’en prendre aux mammifères, notamment aux humains. Ces derniers ont en effet décimé les populations d’oiseaux sauvages sur lesquels ces animaux avaient l’habitude de se nourrir. Du coup, les chauves souris s’adaptent…
Une nouvelle étude brésilienne publiée dans BioOne affirme qu’au moins une espèce de chauves-souris suceuse de sang, Diphylla ecaudata, a commencé à se nourrir sur des poules et des êtres humains. La raison ? Les scientifiques pensent que les humains menacent l’habitat d’oiseaux sauvages sur lesquels les Diphylla ecaudata ont l’habitude de se nourrir. Du coup ces petits animaux se cherchent d’autres sources de sang frais.
Les scientifiques à l’origine de l’étude relèvent que sur trois espèces de chauves-souris vampires, Diphylla ecaudata est la seule dont on pensait jusqu’ici qu’elle s’était uniquement spécialisée dans la chasse des oiseaux sauvages. En analysant les fragments d’ADN présents dans leur guano, les scientifiques se sont en fait rendu compte que ces chauves-souris vampire se délectaient régulièrement de sang humain et de sang de gallinacés.
L’un des auteurs de l’étude, Enrico Bernard, raconte :
On a été assez surpris. Elles s’adaptent à leur environnement et exploitent les nouvelles ressources.
En outre, les chercheurs pensent que pour se nourrir, les chauves-souris pénètrent dans la chambre de leur victime à la nuit tombée. De quoi sauter de joie, surtout lorsqu’on sait le nombre d’agents pathogènes que ces petits animaux transportent. On pense par exemple que les Pteropodidae sont des porteurs sains du virus Ebola. Et ont pu le transmettre à l’homme.
On a d’ailleurs déjà vu d’autres espèces de chauves souris vampires s’attaquer sporadiquement aux humains. Au Brésil, en 2005, par exemple, une vague d’attaques de chauves souris probablement liée à la déforestation a provoqué une épidémie de rage (1300 personnes infectées, 23 morts). Ces nouveaux résultats indiquent en tout cas qu’elles se nourrissent sur les mammifères plus fréquemment qu’on ne le pensait.