Chronologie des médias : le gouvernement revoit enfin sa copie, voici ce qui va changer
Le gouvernement a enfin statué sur les changements autour de la chronologie des médias. Si elles étaient jusqu’ici absentes du circuit de financement et de distribution du cinéma français, les plateformes de streaming comme Netflix, Prime Video et Disney+ devront désormais participer financièrement à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes. Les délais de sortie des films sur les plateformes de SVOD seront en échange raccourci à 12 mois contre 36 aujourd’hui.
C’est officiel : Netflix, Amazon Prime Video, Disney+ et consorts feront partie intégrante du circuit de financement et de distribution du cinéma français, et ce, dès le 1er juillet 2021, date d’entrée en vigueur du décret relatif aux services de médias audiovisuels à la demande (SMAD). En effet, le gouvernent s’est enfin décidé à réformer la chronologie des médias. Voici tous les changements.
Des délais modifiés pour les sorties de films et de séries
La chronologie des médias appliquée en France oblige les consommateurs à patienter pour voir leurs contenus favoris à l’écran. Les délais varient en fonction des supports : quatre mois pour une sortie en DVD, en Blu-ray ou en VOD, huit mois pour une diffusion sur Canal+ ou sur OCS, dix-huit mois pour une diffusion sur les chaînes payantes, vingt-deux mois pour les chaînes gratuites télévisées, jusqu’à trente-six mois pour les services de streaming / SVOD et près de quarante-quatre mois pour la VOD gratuite.
Avec le temps, ces délais sont devenus de plus en plus boudés par les Français. La faute à des méthodes de consommation qui ont évolué avec l’arrivée notamment des plateformes de SVOD. Comme à l’étranger, nombreux sont ceux qui souhaiteraient voir leurs films favoris sortir peu de temps après le cinéma en streaming.
Voir aussi : Canal+ menace de ne plus financer le cinéma français et déclare la guerre au streaming
Grâce à l’entrée en vigueur du décret SMAD le 1er juillet, les plateformes de streaming comme Netflix feront désormais partie intégrante du circuit de financement et de distribution du cinéma français. Autrement dit, elles devront contribuer à la « production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes et d’expression originale française, d’exposition de ces mêmes œuvres et en matière de publicité, de parrainage et de téléachat ».
En outre, le taux minimal de contribution est fixé à 25 % du chiffre d’affaires réalisé en France par les plateformes de streaming. Du moins, lorsque la plateforme propose annuellement au moins une œuvre cinématographique de longue durée et dans un délai inférieur à 12 mois après sa sortie en salles en France.
En échange, les plateformes de streaming pourront proposer des contenus sur leurs plateformes respectives seulement 12 mois après leur sortie au cinéma, contre 36 mois aujourd’hui. Le gouvernement espère également en profiter pour intensifier la lutte contre le piratage.