Des formes de vie ont été découvertes sur un astéroïde, mais il y a un hic

En 2020, le Japon réussissait à ramener sur Terre des échantillons provenant de l’astéroïde Ryugu. Et, quelques années plus tard, les scientifiques ont pu découvrir que ces échantillons regorgeaient de bactéries.

L’année dernière, la NASA faisait parler d’elle après avoir réussi à ramener des échantillons d’astéroïde sur Terre pour la première fois de son histoire. Mais c’est sans compter sur l’agence spatiale japonaise (JAXA), qui avait réussi cet exploit quelques années plus tôt. En effet, en décembre 2020, la sonde Hayabusa2 a ramené sur Terre plusieurs échantillons prélevés sur l’astéroïde Ryugu. Alors qu’on s’attendait à y trouver quelques grains de poussière dépourvus de vie, les scientifiques ont constaté qu’une forme de vie microbienne s’y était développée.

Crédit photo : Robert Lea (created with Canva)/NASA/JAXA, University of Tokyo, Kochi University, Rikkyo University, Nagoya University, Chiba Institute of Technology, Meiji University, Aizu University, AIST

Cependant, mauvaise nouvelle pour les amateurs de science-fiction : ces microbes ne seraient pas d’origine extraterrestre. En réalité, ils se seraient développés après l’arrivée des échantillons sur notre planète et seraient d’origine terrestre. Leur rapide développement reste néanmoins une énigme pour les scientifiques.

Ryugu : une découverte étonnante

« Nous avons trouvé des micro-organismes dans un échantillon provenant d’un astéroïde. Ils sont apparus sur la roche et se sont répandus avec le temps », précise Matthew Genge, chef de l’équipe de l’Imperial College de Londres. « L’évolution du nombre de micro-organismes a confirmé qu’il s’agissait de microbes vivants. Cependant, elle suggère également qu’ils n’ont colonisé le spécimen que récemment, juste avant nos analyses, et qu’ils étaient d’origine terrestre. »

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Pourtant, dès la réception des échantillons, les scientifiques avaient immédiatement vérifié s’ils hébergeaient des microbes, et les résultats étaient négatifs. « Avant de préparer l’échantillon, nous avons effectué une tomographie par nano-rayons X et aucun microbe n’a été détecté », explique le chercheur. « Le changement de population suggère qu’ils ne sont apparus qu’après l’exposition de la roche à l’atmosphère, plus d’un an après son retour sur Terre. »

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« Il était très surprenant de trouver des microbes terrestres à l’intérieur de la roche », ajoute Matthew Genge. « Nous polissons généralement les spécimens de météorites et les microbes y apparaissent rarement. Cependant, il suffit d’une seule spore microbienne pour provoquer une colonisation. »

Source : space.com