Envoyer des humains sur Mars est-il encore trop risqué ?
Envoyer des Hommes sur Mars est un rêve que l’humanité caresse depuis l’envoi du premier homme sur la Lune. Depuis peu, grâce, entre-autres à Elon Musk, ce rêve semble en passe de devenir réalité. Pourtant des questions subsistent : comment survivre à un voyage aussi long ? Une colonie sur la planète rouge peut-elle être viable sur le long terme ? Comment se contenter d’un aller-simple ?
Les projets pour coloniser Mars se multiplient
Les projets de colonisation de la planète Mars ne sont pas une nouveauté. Mais ce n’est que récemment que les agences spatiales américaine, européenne et russe ont développé une réelle intention d’y aller. À côté, plusieurs initiatives privées ont émergé, comme le projet de navette interplanétaire tout juste dévoilé par Elon Musk ou encore le projet de Mars One.
La Nasa travaille quant à elle sur un projet de mission “aller-retour” : en 2014, l’agence américaine avait lancé avec succès l’Orion Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV), première composante d’un vaisseau spatial modulaire, sorte d’ISS de l’espace profond. Selon l’agence, la première mission habitée vers la planète rouge pourrait décoller à l’horizon 2030.
Elon Musk PDG de SpaceX a lui aussi exprimé son intention d’envoyer une mission habitée vers Mars… d’ici 2024, soit encore plus tôt que la Nasa. Pour arriver à ses fins, Elon Musk veut créer une énorme fusée basée sur les moteurs Raptor. Sa navette devra permettre à 100 personnes d’embarquer. De manière à faire baisser le prix du ticket autour de 100.000 dollars. Il ne dit pas, en revanche, comment les colons survivront à la surface de la planète rouge.
Mars One est un autre projet : il s’agit de créer une sorte d’émission de télé-réalité pour mener à bien la mission. Cette étonnante caractéristique assurerait le financement du projet. Mais de nombreuses interrogations technologiques subsistent, d’autant que le projet de Mars One est lui aussi en aller-simple.
Envoyer l’homme sur Mars : c’est encore trop risqué ?
La Nasa donne depuis 20 ans l’impression de traîner les pieds pour envoyer l’Homme sur Mars. Pourtant depuis peu, l’agence développe de réels efforts pour y parvenir : la capsule Orion, qui doit transporter l’équipage, a déjà été testée une fois dans l’espace, et la Nasa travaille à un nouveau lanceur lourd, le Space Launch System.
Une mission inhabitée de la capsule Orion autour de la lune est prévue pour octobre 2018, et la Nasa espère pouvoir recommencer avec un équipage trois ans plus tard.
Pendant ce temps, l’équipage de l’ISS teste de nouvelles technologies pour rendre le long voyage plus supportable. L’astronaute Scott Kelly a passé un an sur l’ISS pour explorer les effets prolongés de la micro-gravité et des radiations sur le corps. Et un prototype d’habitat gonflable, le Bigelow Expandable Activity Module a été récemment attaché à l’ISS et sera testé pendant deux ans.
Mais nul ne sait quelle approche sera choisie au-delà : utilisera-t-on notre lune comme base de lancement ? L’homme foulera-t-il seulement le sol martien ou restera-t-il en orbite dans une station semblable au Tore de Stanford ?
Il reste encore beaucoup de questions, comme par exemple le problème de la durée des transmissions : 42 minutes pour communiquer avec la terre. Ou encore celui de la logistique puisqu’il faut faire atterrir au minimum quelques 40 tonnes de cargo pour permettre à des êtres humains de survivre sur la planète rouge. Et puis sur le long terme, il faudra créer des habitats suffisamment sûrs et prospérer sur Mars à partir de ses ressources…
Sur Mars même, les dangers sont nombreux. On sait déjà que la planète, dépourvue de magnétosphère est bombardée de radiations. Que la faible densité de l’atmosphère et sa composition provoquerait l’asphyxie et la mort des membres de l’expédition en cas de dépressurisation. Que la poussière martienne est potentiellement toxique, mais aussi que les tentatives d’y faire pousser de la nourriture, si elles sont infructueuses, peuvent conduire à la mort de l’équipage.
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Aller sur Mars est semble-t-il encore trop risqué, mais les scientifiques travaillent à résoudre chacun des aspects du problème les uns après les autres. À votre avis, y arrivera-t-on d’ici 2024 ?