ESA : ce satellite aura pour unique but de venir se suicider dans l’atmosphère

L’Agence spatiale européenne (ESA) est en train de préparer une mission pour le moins originale. Celle-ci va lancer un satellite baptisé DRACO, dont la seule mission sera de venir se désintégrer dans l’atmosphère.

Les rentrées atmosphériques sont généralement — et volontairement — fatales pour les satellites. Récemment, un satellite de la taille d’un bus s’est par exemple partiellement consumé avant de plonger dans l’océan, dans le cadre d’un désorbitage contrôlé de l’ESA. Mais parfois, ces rentrées atmosphériques se passent mal. On a par exemple pu voir un débris spatial de SpaceX s’écraser dans une ferme, sans faire de victime. Dans ce cadre, l’ESA est sur le point de lancer un satellite qui sera chargé de venir se désintégrer dans l’atmosphère tout en transmettant un maximum de données à l’agence, afin de mieux comprendre ce phénomène.

Crédit photo : ESA

L’objet, conteneur d’évaluation de rentrée destructive (DRACO), n’est pas un satellite comme les autres. En effet, celui-ci est totalement dépourvu de systèmes de propulsion ou de navigation. L’engin, d’un poids d’environ 200 kg, est simplement doté d’une capsule suffisamment résistante pour survivre temporairement à la rentrée atmosphérique, tout en transmettant un maximum de données aux contrôleurs de mission.

DRACO : une “simple” expérience scientifique

Holger Krag, responsable de la sécurité spatiale à l’ESA, précise : « La science de la rentrée est un élément essentiel des efforts de conception en vue de la disparition. Nous devons mieux comprendre ce qui se passe lorsque les satellites brûlent dans l’atmosphère et valider nos modèles de rentrée. C’est pourquoi les données uniques collectées par DRACO aideront à orienter le développement de nouvelles technologies pour construire des satellites plus durables d’ici 2030 ».

Ainsi, si DRACO est fait pour être détruit, la capsule embarquée, elle, est conçue pour survivre à sa destruction. Celle-ci viendra ensuite se poser en douceur, afin que les scientifiques puissent en extraire les données relatives à la rentrée atmosphérique du satellite.

Stijn Lemmens, responsable du projet DRACO, précise ainsi : « Sa capsule indestructible doit être capable de résister aux forces de la rentrée atmosphérique et de protéger un système informatique tout au long du processus de destruction violente, tout en restant connectée aux capteurs, le câblage s’étendant à partir d’elle comme une pieuvre ».

Source : gizmodo