Espérance de vie : on sait pourquoi les Amish vivent 10 ans de plus que la moyenne Par Romain Bonnemaison le 16 novembre 2017 Les Amish ont une espérance de vie 10 ans supérieure à la moyenne. Une équipe de scientifique a découvert une mutation génétique qui affecte une partie des membres de cette congrégation religieuse qui vit isolée du monde moderne. Un formidable espoir pour les chercheurs qui viennent de trouver un facteur génétique précis associés à une multitude de symptômes du vieillissement. L’espérance de vie concentre de nombreux efforts de recherche tout autour du monde. Une nouvelle étude publiée le 15 novembre 2017 dans la revue scientifique Science Advances s’intéresse aux raisons de l’espérance de vie particulièrement longue des Amish : celle ci serait en moyenne de 10 ans plus élevée que dans le reste de la population. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela : d’abord un mode de vie plus simple à l’écart de la société moderne, plus à la campagne que dans les villes. Mais des chercheurs ont également trouvé des facteurs génétiques. Chez les Amish en effet les convertis sont relativement rares. Les différentes communautés croissent principalement grâce à la natalité et à un taux de rétention très élevés des jeunes adultes (85% choisissent de rester Amish). Du coup, certaines caractéristiques génétiques se transmettent largement au sein de la communauté. L’une d’entre-elles permet ainsi aux Amish de vivre en moyenne 10 ans de plus que le commun des mortels. Espérance de vie : les Amish vivent 10 ans de plus que la moyenne grâce à une mutation génétique Une équipe de chercheurs vient de l’identifier précisément. Leur étude menée dans la communauté de Berne (Indiana, Etats-Unis) sur 177 sujets de 18 à 85 ans met en évidence le rôle d’une mutation du gène SERPINE1 qui a deux effets étonnants. Le premier, c’est que les personnes porteuses de cette mutation produisent moins une protéine appelée PAI-1, que l’on sait depuis longtemps impliquée dans la sénescence et diverses amandaies, notamment cardiovasculaires. La seconde, c’est que les télomères de leur chromosomes étaient 10% plus longs que la normale. Les télémètres sont des morceaux d’ADN situés aux extrémités des chromosomes. Ce sont des zones “non-codantes” : à chaque fois qu’une cellule est répliquée, le complexe enzymatique de l’ADN polymérase est incapable de copier les derniers nucléotides. Sans les télomères, une partie des informations des chromosomes serait perdue à chaque réplication. Ces derniers raccourcissent donc avec l’âge, et des études ont montré que les télomères courts sont liés à des maladies liées à l’âge. Les participants porteurs du gène vivaient ainsi en meilleure santé, 10 ans de plus. Ce qui semble être un formidable espoir dans la lutte contre le vieillissement. Le Professeur Douglas Vaughan résume bien la portée de cette découverte : “C’est la première mutation génétique humaine que l’on trouve qui a un impact multiple sur les changements biologiques résultant du vieillissement“. Le rôle de la protéine PAI-1 dans le vieillissement avait été déjà montré chez l’animal. En inhibant cette molécule, des chercheurs étaient parvenus à multiplier l’espérance de vie de la souris par 4. Une nouvelle molécule baptisée TM5614, a été développé pour justement neutraliser PAI-1 chez l’homme – et reproduire les effets de cette mutation du gène SERPINE1. 161 volontaires participent en ce moment à un essai clinique de phase 1 au japon pour démontrer son efficacité. Un essai de phase 2 a été autorisé. Les chercheurs pensent ainsi parvenir à “prolonger la vie en bonne santé… et aussi l’espérance de vie”. Article précédent L’eau de Javel provoque des bronchites, les experts tirent la sonnette d’alarme ! septembre 13, 2017 Article suivant Arrêter de fumer : les meilleures applications pour en finir pour de bon avec la cigarette mars 16, 2018