Génétique : des scientifiques ont réussi à reprogrammer l’ADN d’un être humain vivant !
Pour la première fois au monde, des scientifiques sont arrivés à reprogrammer directement l’ADN d’un être humain vivant. Le premier à avoir subi une telle opération est un américain âgé de 44 ans. Il souffrait d’une maladie génétique dégénérative qui affecte les fonctions auditives et entraîne des douleurs articulaires, des problèmes cardiaques, voire respiratoires.
Les scientifiques ont pour la première fois édité directement des gènes dans le corps d’un être humain vivant. Cette tentative audacieuse visait à changer de façon permanente son ADN afin de guérir une maladie génétique. L’expérience a été réalisée lundi 13 novembre par les médecins de l’hôpital de Oakland, en Californie, nous apprend l’AFP. Brian Madeux, le patient âgé de 44 ans souffrait de la maladie de Hunter, causée par la non-formation d’une enzyme.
ADN : première reprogrammation directe des gènes d’un être humain vivant
Ce n’est pas la première fois que des gènes sont modifiés chez un patient. On entend souvent parler de la technique d’édition Crispr, dont une version améliorée est en cours de développement par des chercheurs. Pour traiter la maladie du Hunter, des gènes correctifs sont habituellement injectés au patient par le biais d’un virus modifié pour le rendre inoffensif. Celui-ci est incorporé dans des cellules prélevées sur le malade. Ces cellules lui sont par la suite réinjectées. Mais dans le cas d’espèce, qui est une première mondiale, le patient n’a subi qu’une simple perfusion, sans prélèvement de cellules.
Il a ainsi reçu des milliards de copies d’un gène correctif. La technique d’édition est similaire à celle du CRISPR, un outil génétique qui permet de couper l’ADN à un endroit précis. Elle repose toutefois sur un procédé différent, comme l’explique l’AFP dans sa publication. Selon Paul Harmatz, qui a conduit cette expérience à l’hôpital de Oakland, il suffisait de corriger l’ADN dans 1% des cellules du foie du patient pour traiter avec succès la maladie dont il souffre.
Ce procédé n’est toutefois pas sans risque. Selon Hank Greely, bioéthicien à l’université de Stanford, cité par l’AFP :
Quand vous placez un morceau d’ADN au hasard, des fois ça marche bien, des fois ça ne fait rien. Parfois, ça cause même des dégâts
Or, le processus est irréversible. Cela signifie qu’une fois le gêne injecté, il n’est plus possible de faire demi-tour. Dans 3 mois, le docteur Paul Harmatz examinera son patient pour vérifier si tout s’est déroulé comme prévu et si le gène s’est bien inséré.