Groenland : une base secrète digne de Resident Evil menacée par la fonte des glaces
Au Groenland, une base secrète américaine souterraine, construite à la fin de la seconde guerre mondiale, et qui rappelle “le Hive” dans Resident Evil, est menacée par la fonte des glaces. La région risque une pollution radioactive majeure, mais aussi chimique et potentiellement bactériologique. La classe politique Groenlandaise se déchire sur le sujet et cherche à établir la responsabilité des Etats-Unis et du Danemark.
Au Groenland, “le Hive” à la Resident Evil existe, et préoccupe beaucoup la classe politique. Une base secrète avait été construite par les américains au Groenland au sortir de la seconde guerre mondiale, en 1959. À l’époque, le but était de pouvoir atteindre l’Union Soviétique avec des missiles balistiques. La base est située à 200 km à l’est de la base américaine aérienne de Thullé, et est située à 30m de profondeur. En voici un plan de coupe :
Les architectes ont eu pour la construire une très mauvaise idée de départ, dont les groenlandais risquent de payer aujourd’hui le prix. Il avait été décidé alors de creuser sous 30 mètres de glace un immense complexe avec église, réacteur nucléaire, laboratoires, et cinéma. Puis, en 1962, on décide de l’agrandir : c’est le projet “Iceworm” (ver de glace). Les ingénieurs creusent alors directement d’immenses galeries dans la glace, pour stocker des têtes nucléaires.
Mais très vite, ils se rendent compte que la glace est vivante. Les tunnels se déforment, s’effondrent. Les structures en dur se fissurent. L’intégrité du complexe est en fait menacée par les mouvements aussi lents que puissants de la glace. En 1967, l’armée américaine jette l’éponge, et abandonne le complexe. Le réacteur nucléaire est déposé, et tout le matériel de valeur enlevé.
Matières radioactive, PCB, eaux usées à la merci des mouvements de la glace et de sa fonte
Mais en raison des coûts, les américains y laissent quand même la matière fissile usagée et les eaux usées de la base contaminées avec de fortes concentrations de PCB. Pis, les scientifiques d’alors n’avaient pas vu venir la fonte des glaces liée au réchauffement climatique. Petit à petit, les galeries du complexe vont donc se retrouver, déformées, fissurées et craquelées à la surface.
L’eau s’infiltrera alors dans la base, entrera en contact avec les matières radioactives, et les eaux usées. Et finira par se déverser à l’extérieur en polluant au durablement la région. Au train où vont les choses, les premiers problèmes se poseront dès 2090. Et cela préoccupe beaucoup le gouvernement du Groenland qui demande au Danemark et aux Etats-Unis de prendre en charge les coûts exorbitants de la dépollution.
D’autant plus qu’avant une récente étude du glaciologue Wiliam Colgan sur cette base, cette base ultra secrète était inconnue du grand public. D’ailleurs les traités d’armements signés entre les Etats-Unis et le Danemark (à qui appartenait alors l’île) ne mentionnent jamais ce complexe militaire.
Selon le glaciologue, la meilleure approche à adopter désormais serait d’attendre que la glace fonde un peu pour diminuer la profondeur d’accès donc les coûts de la dépollution. Le parlement de Nuuk a été saisi pour établir des responsabilités et demander au propriétaire et à l’entité politique ayant signé l’autorisation de la construire, c’est à dire le Danemark, d’assumer les coûts de dépollution.