Hold-up le documentaire : origine, infos, intox, pourquoi ce film Covid-19 crée la polémique ?
Hold-up, retour sur un chaos. Ce documentaire sur le coronavirus a beaucoup fait réagir et totalise plus de 2 millions de vues sur Internet. En 2h43, le film relate beaucoup de choses sur le covid-19 et sur sa gestion. L’auteur assume le fait de « dénoncer des complots sur la pandémie ». Parmi tout ce qui est dit, beaucoup d’informations sont infondées.
Vous en avez forcément entendu parler ces derniers jours. Médias, personnalités publiques, amis, tout le monde en parle. Deux jours après sa mise en ligne, ce documentaire sur le coronavirus comptait plusieurs dizaines de milliers de vues sur Vimeo et Dailymotion avant d’être supprimé, puis de réapparaitre ailleurs. Une semaine plus tard, le film totalisait déjà plus de deux millions de vues sur Internet.
Le covid-19 est un sujet sérieux et il parle à tout le monde. Rien de surprenant donc sur l’engouement autour de Hold-up. C’est un documentaire à charge qui parle, entre autres, de la gestion de la pandémie. Au final, Hold-p met en avant beaucoup de théories complotistes emballées dans un ensemble comportant quelques informations moins hasardeuses qui sont pourtant loin de crédibiliser le documentaire.
Hold-up, retour sur un chaos : les origines
Hold-up est une idée de l’ancien journaliste Pierre Barnérias, 55 ans. Il a travaillé pour des émissions télé assez connues comme Thalassa, Des Racines et Des Ailes ou encore Envoyé Spécial. En 2011, il crée une société de production via la laquelle il a réalisé quatre documentaires à ce jour dont Hold-up, le tout dernier.
En avril 2019, il crée une chaîne YouTube sur laquelle il poursuit ses projets. En avril 2020, il commence à publier des vidéos exclusivement consacrées au coronavirus. C’est à ce moment que l’audience de sa chaîne va exploser. Pierre Barnérias s’appuie sur sa communauté pour lancer une campagne de financement participatif en août 2020.
Il a désormais pour ambition de créer un documentaire sur le coronavirus, avec la promesse de dénoncer des complots, des contre-vérités et incohérences dans la gestion politique de la pandémie. L’objectif de la cagnotte est fixée à 20 000 €, mais il va récolter 10 fois la somme demandée. Les internautes ont financé le documentaire à hauteur de plus de 200 000 €. Hold-up sort finalement le 11 novembre 2020.
Hold-up : la forme
Sur la forme, Hold-up est d’abord un documentaire très long qui dure près de 3h : 2h43 très exactement. Il reprend le format des documentaires classiques de ce type en alternant différentes interventions de personnes que l’on a beaucoup entendu au sujet du coronavirus depuis le début de la pandémie : des médecins ou de simples personnalités publiques qui ont tous en commun la volonté prétendue de sortir des “vérités” qu’on ne nous dit pas.
On voit ainsi s’enchaîner des interviews en studio, des micros-trottoirs avec des gens dans la rue. Des séquences avec des infographies et des images d’archives, etc. Rien de nouveau donc dans la forme, mais quid du fond ?
Hold-up : beaucoup de fake news sur la crise du covid-19
Beaucoup de choses ont évidemment été dites en près de 3h. De nombreux intervenants se sont succédé pour défendre des théories ouvertement complotistes sur le Covid-19. Des allégations que certains auteurs avaient déjà fait connaître avant de prendre part au documentaire. Le film minimise notamment la gravité du coronavirus, le comparant à d’autres maladies. Diverses comparaisons ont été faites ces derniers mois entre le coronavirus et la grippe.
Toute maladie causant des centaines de milliers de morts doit être prise au sérieux, d’autant qu’on est en face d’un nouvel agent infectieux qui est encore mal maîtrisé. De plus, les chiffres sur les morts sont certainement sous-estimés sachant que de nombreux décès ne sont pas pris en compte et que les pays ne comptent pas de la même manière.
Hold-up remet également en cause l’efficacité du confinement, alléguant qu’un pic de mortalité a été enregistré entre la mi-mars et la fin du mois d’avril. Une plage qui couvre en partie la période du premier confinement en France. Sur cette question, d’autres spécialistes rappellent que le délai moyen entre la contamination et le décès se situe entre 3 et 4 semaines environ.
Beaucoup de patients décédés du Covid-19 entre la fin du mois de mars et une partie d’avril ont donc sans doute été contaminés avant le début du confinement. Du reste, le documentaire parle également du masque et de son efficacité qui serait contestable, mais également d’autres théories beaucoup plus gaves.
Notamment que le coronavirus a été créé en laboratoire et qu’il s’agit d’une gigantesque entreprise de manipulation globale. Avec la participation de l’industrie pharmaceutique dont la course au vaccin comporte des enjeux financiers considérables.
Le documentaire y voit d’ailleurs un lien avec la campagne contre l’hydroxychloroquine. Somme toute, rien de nouveau comparativement aux informations “dissidentes” qui circulent depuis plusieurs mois et dont la plupart n’ont aucun fondement réel.