James Webb : cette lune d’Uranus pourrait contenir un immense océan d’eau liquide

La lointaine Uranus est aussi mystérieuse qu’intéressante. En effet, si cette dernière est majoritairement composée de gaz, l’une de ses lunes, Ariel, pourrait héberger un vaste océan souterrain.

Uranus fait partie des plus mystérieuses planètes de notre système solaire. De par son éloignement considérable, la planète gazeuse reste relativement inexplorée. La NASA veut toutefois s’y rendre, et pourrait lancer une mission vers Uranus en 2049. Mais, bien qu’Uranus soit passionnante, certaines de ses lunes pourraient être encore plus intéressantes que la planète elle-même. En effet, certaines d’entre elles pourraient abriter des océans souterrains.

Crédit photo : NASA/JPL

Le télescope James Webb (JWST) de la NASA s’est ainsi penché sur Ariel, une lune glacée en orbite autour d’Uranus. En effet, l’une de ses caractéristiques laisse les scientifiques perplexes. Il s’agit de sa surface, recouverte d’une quantité importante de glace de dioxyde de carbone. Ce phénomène est étrange, quand on sait que, à cette distance, le dioxyde de carbone devrait se transformer en gaz et se perdre dans l’espace. Les scientifiques pensent donc qu’un processus doit « rafraîchir » le dioxyde de carbone à la surface d’Ariel.

Uranus : une découverte troublante

Le JWST a donc analysé les différents spectres de lumière provenant d’Ariel, ce qui lui a permis de dresser un tableau de la composition chimique de la lune. Les scientifiques ont alors pu constater qu’Ariel possédait certains des dépôts les plus riches en dioxyde de carbone du système solaire, mais ont également détecté pour la première fois des dépôts clairs de monoxyde de carbone sur Ariel.

Richard Cartwright, chef d’équipe au Johns Hopkins Applied Physics Laboratory (APL), affirme ainsi : « Cela ne devrait pas être là. Il faut descendre à 30 kelvins [moins 405 degrés Fahrenheit] pour que le monoxyde de carbone soit stable. Le monoxyde de carbone devrait être activement réapprovisionné, cela ne fait aucun doute. »

Le JWST a également recueilli certaines preuves chimiques de l’existence d’un océan d’eau liquide sous la surface d’Ariel. En effet, l’analyse spectrale a révélé la présence de carbonites, des sels créés lorsque des roches rencontrent de l’eau liquide et interagissent avec elle.

Le scientifique précise ainsi : « Si notre interprétation de cette caractéristique carbonatée est correcte, il s’agit d’un résultat très important, car cela signifie qu’elle a dû se former à l’intérieur de la planète. C’est quelque chose que nous devons absolument confirmer, soit par des observations futures, soit par la modélisation, soit par une combinaison de techniques. »

Source : space.com