Jupiter : sa Grande Tache Rouge est profonde de plus de 300 km
La Grande Tache Rouge de Jupiter vient de livrer une part importe de ses mystères grâce aux données issues du survol rapproché effectué par la sonde Juno en juillet dernier. L’analyse des données permet de répondre à l’une des questions cruciales qui taraudent la communauté scientifique. Quelle est la profondeur de l’immense anticyclone ?
Peu de planètes suscitent un intérêt comparable à celui de la géante gazeuse Jupiter, dont l’intrigante Tache rouge a été survolée de très près en juillet 2017 par la sonde Juno de la NASA. On la savait formée d’un gigantesque anticyclone de 16.000 km de diamètre, soit 1,3 fois celui de la Terre. Cette tache est si immense qu’elle peut être distinguée depuis l’atmosphère terrestre. Quelles informations sont issues du dernier survol de l’immense tempête ?
La Grande Tache Rouge de Jupiter est 50 à 100 fois plus profonde que les océans terrestres
La plus grande des planètes du système solaire subit également la tempête la plus féroce qu’on peut y retrouver. Grâce au radiomètre à hyperfréquences (MWR) de Juno, il a été possible de sonder les nuages de Jupiter comme jamais avant, se félicite Andy Ingersoll, professeur de sciences planétaires à Caltech (Californie). Les racines de la tempête se trouvent à plus de 300 km de profondeur.
Juno a découvert que les racines de la Grande Tache rouge sont 50 à 100 fois plus profondes que les océans terrestres, et qu’elles sont plus chaudes à la base qu’au sommet (…) Les vents sont associés à des différences de température; la chaleur à la base de la tache explique les vents féroces qu’on observe à la surface de son atmosphère
Lentement mais surement, Juno jette un faisceau de lumière sur les zones obscures de Jupiter et de sa Grande Tache rouge dont l’avenir suscite de nombreux questionnements. La tempête se rétrécit en effet au fil du temps. En 1979, elle son diamètre était deux fois supérieur à celui de la Terre. Moins de quatre décennies plus, il a perdu un tiers de sa largeur, d’après les dernières mesures effectuées par les télescopes terrestres.
Les nouvelles données issues des observations de Juno ont été présentées le lundi 11 décembre 2017 à la rencontre annuelle de l’American Geophysical Union qui se tenait à La Nouvelle-Orléans. Le prochain vol rapproché de la sonde sera effectué le 16 décembre prochain.