La Chine veut encore plus de centrales à charbon ultra-polluantes
La Chine voudrait dépenser plus de 460 milliards d’euros pour construire encore plus de centrales à charbon, responsables d’une grande partie des émissions de CO2 dans l’atmosphère et de l’air vicié dans de nombreuses agglomérations du pays. Ce qui semble en contradiction totale avec les efforts jusqu’ici entrepris par la Chine, qui à eux seuls ont permis une stagnation des émissions de CO2 au niveau mondial depuis 3 ans.
L’association écologique Carbon Tracker Initiative dénonce ce lundi des dépenses projetées de plus de 460 milliards d’euros pour construire encore plus de centrales à charbon amenées à être en grande partie inutilisées. Malgré une inflexion de la tendance côté émissions, la Chine continue de construire des centrales à charbon à tour de bras. Il y avait 2.689 sites de ce type en juillet dernier pour une capacité de 895 Gigawatts.
Les centrales en construction ajouteraient 205 Gigawatts au parc existant. Et si on compte les projets additionnels, on pourrait ajouter 505 Gigawatts supplémentaires. Or à cause d’une croissance des besoins en énergie moins importante, cette construction à tout-va semble des plus inutiles. Le parc actuel n’est utilisé qu’à la moitié de ses capacités. Ajouter encore plus de centrales devrait empirer la situation.
Selon le rapport de l’association, les besoins en énergie ne progressent plus que de 3% contre 10% il y a quelques années. Du coup tout cet argent est condamné à partir, si l’on peut dire, en de grosses infrastructures coûteuses à entretenir, et aussi en un peu de fumée. Et surtout pas vraiment dans le secteur de la transition énergétique pourtant embrassé par le régime.
La Chine s’engage pour le climat, mais investit dans le charbon pour préserver l’emploi
La Chine est en effet le premier responsable au monde d’émissions de CO2 dans l’atmosphère, représentant à elle seule le tiers du gâteau. Les efforts de réduction des émissions du pays réalisés ces dernières années en raison de l’air vicié des villes ont pu être mesurés dans l’atmosphère partout dans le monde. Cela a en effet conduit les émissions mondiales de CO2 à enfin stagner trois années de suite.
La Chine s’est d’ailleurs engagée cette année à réduire de 250 millions de tonnes ses capacités de production de charbon et à abaisser à 62.6% la part du charbon dans sa production d’énergie, ce qui semble… assez contradictoire. Et au cas où vous le demanderiez, le plan quinquennal actuel (2015-2020) fait la part belle aux énergies renouvelables. Le pays compte d’ailleurs stabiliser ses émissions de CO2 d’ici 2030.
L’association note que cette contradiction “est symptomatique d’écueils structurels”. En fait, on a ici des intérêts croisés, et ces nouvelles infrastructures pourraient bien ne servir qu’à maintenir un niveau d’emploi satisfaisant. On trouve par exemple de grands groupes miniers publics en surcapacité qui survivent grâce au soutient financier des gouvernements locaux soucieux de préserver l’emploi.