Censure : la Corée du Nord débloque “par erreur” 28 de ses sites internet
La censure se fissure-t-elle en Corée du Nord ? Des responsables haut-placé semblent en tout cas avoir laisser fuiter les clés du web interne du pays. Des adresses DNS permettant d’accéder à 28 sites du réseau nord-coréen. La dictature barre normalement l’accès de ses citoyens aux sites internationaux et à l’inverse empêche les étrangers d’accéder aux sites réservés aux nord-coréens.
En changeant ses paramètres DNS, on peut accéder à 28 sites du régime nord coréen, normalement inaccessibles depuis l’extérieur. Ce sont des utilisateurs de GitHub qui ont pu accéder les premiers à ces sites exclusivement situés sur des serveurs nord-coréens. Impossible pour l’heure de savoir si l’accès au réseau est total ou si ces 28 sites sont vraiment tout ce à quoi les nord-coréens ont vraiment accès.
L’explication se trouve là encore sur GitHub :
L’un des serveurs de nom au plus haut dans la hiérarchie nord-coréenne semble avoir été accidentellement configuré pour autoriser les transferts DNS vers le serveur de noms ns2.kptc.kp. Ce qui autorise quiconque à obtenir une copie les données DNS de haut niveau de la nation.
Un rare aperçu du quotidien des Nord-Coréens ?
En d’autres termes, si vous ajoutez ns2.kptc.kp à vos domaines de recherche dans vos paramètres DNS, vous pourrez accéder à l’ensemble des 28 sites suivants :
- airkoryo.com.kp
- cooks.org.kp
- friend.com.kp
- gnu.rep.kp
- kass.org.kp
- kcna.kp
- kiyctc.com.kp
- knic.com.kp
- koredufund.org.kp
- korelcfund.org.kp
- korfilm.com.kp
- ma.gov.kp
- masikryong.com.kp
- naenara.com.kp
- nta.gov.kp
- portal.net.kp
- rcc.net.kp
- rep.kp
- rodong.rep.kp
- ryongnamsan.edu.kp
- sdprk.org.kp
- silibank.net.kp
- star-co.net.kp
- star-di.net.kp
- star.co.kp
- star.edu.kp
- star.net.kp
- vok.rep.kp
La Corée du Nord dispose depuis 2000 d’un réseau internet interne et contrôlé d’une main de fer, le Kwangmyong. Il comprend normalement des contenus issus de l’internet mondial, ajoutés après traitement et censure. Ce qui permet de douter de l’idée selon laquelle ces 28 sites sont tout ce à quoi les nord-coréens peuvent vraiment accéder.
Cela étant ces quelques sites sont un aperçu intéressant du Kwangmyong. Il n’est pas interdit de penser que ce “leak” de sites nord-coréens est en fait complètement souhaité par le régime, puisqu’on y trouve des sites comme Air Koryo, uniquement utilisé par les étrangers et les officiels du régime pour commander des billets d’avions pour sortir et entrer en Corée du Nord, par exemple.
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Ou encore un site de recettes, des ressources éducatives… comme si quelqu’un voulait nous montrer une vitrine de ce qui se passe sur le net dans le pays le plus fermé du monde. Comme vous pourrez le constater en vous connectant aux sites de cette liste, en revanche, l’accès aux serveurs nord-coréens est assez instable. À l’image des conditions d’accès dans le pays : fin 2014, une attaque DDoS avait pu par exemple mettre l’ensemble du réseau hors-ligne !