Les Boeing 747 utilisent encore des disquettes 3,5″ des années 80, en 2020
Les Boeing 747-400 ont encore besoin de disquettes floppy des années 80, en 2020, selon une récente vidéo YouTube d’Alex Lomas qui filme l’intérieur d’un de ces avions.
Certains Boeing 747-400 utilisent donc toujours des disquettes 3,5 pouces pour stocker leurs bases de données de navigation, selon une vidéo réalisée en marge de la DEF CON (une convention hacker se déroulant chaque année au Nevada) par Alex Lomas de Pen Test Partners, une entreprise de cybersécurité (voir la vidéo en bas de cet article).
L’homme a effectivement réussi à filmer l’intérieur d’un 747-400 en vidéo — la compagnie aérienne ayant décidé de retirer sa flotte suite à l’arrêt des voyages du à la pandémie de COVID-19 —, comprenant la baie avionique, et le poste de pilotage. Une occasion rare en soi, puisque les compagnies aériennes n’autorisent que très rarement ce genre de visites. « […] les compagnies aériennes et les constructeurs d’avions ne laissent pas les gens examiner un avion de cette manière, parce qu’ils ne savent pas dans quel état vous allez le laisser » a déclaré Lomas, en filmant à l’intérieur du Boeing.
« Les avions eux-mêmes sont des bêtes vraiment chères, vous savez ». En effet, si un Boeing 747-400 dispose d’environ six millions d’éléments réutilisables, celui-ci coûte environ 200 millions d’euros à l’achat, en neuf.
Une disquette de 3,5 pouces utilisée pour les mises à jour
Pendant sa visite, Lomas a repéré un élément plutôt familier : un lecteur de disquette de 3,5 pouces. L’avion, explique-t-il, qui avait été construit à la fin des années 1990, mettait ses données de navigation à jour grâce à cet outil d’époque. « Cette base de données doit être mise à jour tous les 28 jours » a déclaré Lomas, soulignant le lecteur de disquette, caché derrière un panneau verrouillé. « Imaginez la corvée pour les ingénieurs qui s’en servaient à l’époque ».
Selon nos confrères de Aviation Today, la plupart des compagnies aériennes ont d’ores et déjà abandonné l’utilisation de ces disquettes. D’autres sont cependant toujours utilisées par des ingénieurs qui, chaque mois, doivent « charger huit disquettes » qui comprennent toutes des mises à jour concernant les aéroports, les trajectoires de vol, les pistes, etc. Rappelons également que l’astronaute de l’Agence spatiale européenne, l’allemand Alexander Gerst, avait découvert que de nombreuses disquettes étaient cachées dans l’un des casiers à bord de la station spatiale internationale…
Interrogé sur la fiabilité et surtout, sur la sécurité qu’implique un tel système, Lomas s’est voulu rassurant. Il explique qu’à ce jour seul Hector Marco — un professeur écossais agrégé en cybersécurité — avait réussi à déclencher une attaque par déni de service lors d’un vol long-courrier transatlantique. Cette attaque n’avait alors atteint que son écran individuel, destiné à jouer ou à regarder des films.