Pourquoi le silence est vital pour le cerveau
Il est admis de tous que le silence est quelque chose de précieux. Au-delà de cette évidence de la vie de tous les jours, la science s’intéresse à ses bénéfices sur notre cerveau, et de manière pratique sur la concentration et la santé mentale.
« Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit », « La parole est d’argent et le silence est d’or », ces célèbres proverbes français résument bien une vérité difficilement contestable : celle de la valeur du silence.
Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen est l’un des apôtres du silence dans la communauté scientifique. Invité cette semaine dans La Tête au carré, l’émission radio de vulgarisation scientifique présentée par Mathieu Vidard sur France Inter, il a apporté les évidences scientifiques qui sou-tendent les vertus du silence sur notre santé physique et mentale.
Le silence permet d’évacuer les toxines et régénère les cellules du cerveau
Au cours de l’émission, Michel Van Quyen a parlé de quelques faits scientifiques exposés dans son livre Cerveau et silence. Il explique par exemple que lorsque le cerveau est en forte activité, il consomme énormément de glucose, ce qui créé un amas de résidus, notamment des toxines qui sont évacuées par le biais du liquide cephalo-rachidien des cellules gliales (les cellules qui forment l’environnement des neurones.
Or l’évacuation de ces toxines est plus efficace en phase de repos, notamment pendant le sommeil, d’après les travaux de la chercheuse américaine Maiken Nedergaard. Le sommeil, mais aussi le calme et le silence favorise donc l’élimination des toxines et la régénération des cellules du cerveau.
Le silence est indispensable à la créativité et la concentration
Le bruit se vit de plusieurs manières dans notre société actuelle. Il n’est pas seulement question de vacarme au sens sonore du terme, mais aussi d’un bruit mental lié aux tracasseries de tous les jours. Le silence est donc à considérer dans cette dimension. Michel Le Van Quyen évoque une étude d’une autre chercheuse, Gloria Mark, qui a étudié le travail dans les « open space ».
Elle dresse un constat inquiétant selon lequel les employés dans les entreprises passaient constamment d’une tâche à une autre sans achever le travail en cours. Ces interruptions répétées et le défaut de focalisation sur une tâche à la fois constituent ce que les scientifiques appellent une surcharge cognitive.
Cette surcharge produit finalement des effets contre-productifs et porte un coup à la créativité, à la concentration et globalement à la santé mentale des personnes concernées. Tant de facteurs qui montrent que le silence est vital pour notre cerveau.