Selon le patron de Netflix, les salles de cinéma sont vouées à disparaître
La pandémie a mis un gros coup d’arrêt à l’industrie cinématographique. De quoi faire les affaires des plateformes de SVOD. Le boss de Netflix anticipe même la mort annoncée des salles de cinéma à l’issue de la crise sanitaire.
En France comme ailleurs, les salles de cinéma sont toujours fermées à cause de la pandémie. Cela a évidemment profondément fragilisé l’industrie du septième art. Nombre de films restent effectivement bloqués dans l’antichambre du box-office, laissant les caisses se vider à grande vitesse. En réaction, certaines grosses structures ont opté pour une diffusion en streaming de leurs longs-métrages. Comme la Warner qui diffusera en 2021 tous ses films simultanément sur HBO Max et dans les rares cinémas encore ouverts.
De son côté, la firme de Mickey a diffusé Mulan exclusivement sur Disney+. Une plateforme qui accueillera également le futur Marvel Black Widow en même temps que sa sortie dans les salles obscures le 9 juillet. Un recours au streaming qui fait sourire le PDG de Netflix Ted Sarandos, interrogé par KCRW. Le dirigeant va même plus loin en prophétisant la disparition à terme des salles de projection. D’après lui, c’est le public qui a les clés en mains.
« Si les gens ne se rendent plus dans les salles mais restent à la maison, il faut s’adapter. Regarder un film au cinéma pourrait devenir de plus en plus rare. Il est très difficile d’anticiper ce que seront les habitudes après la pandémie et comment elles vont évoluer », estime-t-il. Si ses propos sont évidemment à prendre avec du recul (la fermeture des salles de cinéma étant une embellie pour son business), ils ont le mérite de poser une question pertinente. Les spectateurs vont-ils déserter les salles quand la pandémie sera derrière nous ?
« Les gens veulent juste voir de nouveaux films », estime le boss de Netflix
Si l’expérience d’un film au cinéma reste appréciable (immersion, grand écran…), celle-ci est toutefois très onéreuse. Avec l’avènement des plateformes de streaming, certains pourraient préférer à l’avenir miser sur le confort de leur maison. D’autant que les grands téléviseurs se démocratisent de plus en plus dans les foyers. « Les gens veulent juste voir de nouveaux films, et ils n’y ont plus accès. Et de toute façon, la plupart n’ont pas de cinéma près de chez eux », tranche le boss de Netflix.
D’après lui, il est tout à fait contre-productif de vouloir à tout prix sauver son activité quand celle-ci est autant en péril. Il faut au contraire se recentrer sur ce qui marche. Et de citer le cas de sa plateforme qui faisait à l’origine de la location de DVD par abonnement mensuel. Avant de voir le marché s’effondrer.
« Nous avons fait la transition du DVD vers le streaming. Nous n’avons pas perdu une seule minute de notre temps à vouloir sauver le marché du DVD. Notre futur allait toujours reposer sur le streaming, et toute énergie perdue dans le sauvetage du DVD n’aurait pas pu être consacrée à la mise en place de l’économie du streaming ». Son analyse risque en tout cas de beaucoup déplaire à Christopher Nolan qui estime que Netflix met en péril l’industrie du cinéma.
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