Stanford : ils créent un système qui permet de « voir à travers les murs »
Des chercheurs de Stanford ont réussi à « voir à travers les murs », en combinant un laser, un détecteur de photons et un algorithme de voiture autonome.
Si voir à travers les murs était un pouvoir récurrent dans les comics, les films de science-fiction et les jeux vidéo, c’était moins le cas dans la vraie vie. Jusqu’à début septembre, où une équipe de chercheurs de Stanford ont réussi à mettre au point un algorithme capable de numériser des éléments « cachés » en trois dimensions, en se basant sur le mouvement des photons. « C’est vraiment repousser la frontière de ce qu’il était possible de faire avec n’importe quel autre type de système similaires. C’est comme avoir une vision surhumaine » a déclaré Gordon Wetzstein, professeur adjoint en génie électrique à Stanford et auteur principal de la publication.
Une technologie surprenante qui offre de belles perspectives pour la science et l’astronomie
En l’occurrence, leur système a réussi à numériser en 3D des formes entièrement cachées par une mousse d’environ 2,5 cm d’épaisseur. Les chercheurs indiquent avoir récupéré et amélioré un algorithme utilisé sur certaines voitures autonomes. « Pour l’œil humain, c’est comme voir à travers les murs » indique le communiqué de Stanford, dont les résultats ont été publiés dans la revue académique et scientifique Nature Communications du 9 septembre 2020, disponible en libre accès.
Leur système a associé un laser à un détecteur de photons ultra-sensible. Ce dernier enregistre chaque petite particule de lumière que le laser touche. Lors de leur test, le laser était orienté sur une petite surface, en mousse donc. L’équipe explique qu’un photon traverse occasionnellement la surface, avant d’heurter les objets situés derrière la mousse. Une fois cela fait, le proton revient en arrière et retraverse la mousse, avant d’être repéré par le détecteur de photons. Le système utilise ensuite un algorithme qui recréé l’objet situé derrière la mousse, en 3D et sur ordinateur. Les chercheurs expliquent que cet algorithme, désormais « très avancé », utilise notamment l’endroit et le moment où les protons ont été détéctés. En fonction de la luminosité des objets cachés, la numérisation pouvait prendre entre une minute et une heure, explique l’un des chercheurs.
« Un jour, une version améliorée de ce système pourrait être utilisé à travers l’espace vers d’autres objets stellaires pour nous permettre de voir à travers des nuages glacés, des couches d’une planète ou des surfaces plus profondes » espère David Lindell, l’un des auteurs de la publication. À plus court terme, les chercheurs annoncent vouloir expérimenter leur système sur différentes surfaces et objets, histoire de connaître les limites de cette technologie et de savoir dans quel domaine elle pourrait s’avérer utile.
Source : Stanford