Stockage sur ADN synthétique, voici les disques durs du futur Par David Igue le 3 mars 2017 Avez-vous déjà entendu parler des ADN synthétiques ? Si non, essayez d’imaginer les cartes mémoire de nos smartphones ou les disques durs des PC sous forme de minuscules composants quasi imperceptibles. Le stockage de demain passera sans doute par cette technologie dont des scientifiques viennent une nouvelle fois de faire une démonstration. Face aux défis liés au stockage des données numériques de l’ensemble de la planète, les géants du high-tech ne manquent de réfléchir aux technologies qui seront au cœur des data centers de demain. L’objectif est clair : stocker un maximum d’informations sur des supports toujours plus petits, moins énergivores et qui soient de surcroît capables de conserver ces données sur de très longues durées sans les altérer. Pour qui connait l’ADN, c’est un immense réservoir d’informations génétiques qui peut en dire long sur chaque individu qui le porte. Depuis quelques années, plusieurs mastodontes du monde de la technologie travaillent sur un type de support inspiré des ADN humains. Les scientifiques ont ainsi réussi à synthétiser cette molécule de sorte à stocker toutes sortes de données numériques. En 2016, Microsoft, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Washington avait par exemple réussi à stocker 200 Mo de données sur des brins d’ADN synthétiques. Si ce volume de données parait insignifiant, dites-vous qu’un millimètre cube de molécule d’ADN synthétique pourrait stocker jusqu’à 1 milliard de Go de données, soit environ 1 million de téraoctets. Une nouvelle démonstration du potentiel de stockage des ADN synthétiques Des chercheurs de l’Université de Columbia et du New York Genome Center ont récemment effectué une nouvelle expérience dont les détails ont été publiés le 3 mars 2017 dans la revue Science. Ils ont en effet réussi à écrire un système d’exploitation, une séquence vidéo de 50 secondes (L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat, une oeuvre française datant de 1895), un virus informatique, entre autres données sur une quantité extrêmement fine d’ADN synthétique. Ils ont ensuite utilisé la technologie de séquençage pour retraduire les données en version en binaire. Les fichiers ont ainsi pu être récupérés sans la moindre perte d’information. Un disque dur capable de stocker 1 térabit de données pèse au moins 150 grammes. Mais les chercheurs ont expliqué qu’en utilisant leur méthode de compression, il est possible de stocker 215 000 fois plus de données sur à peine 1 gramme de brin d’ADN. Et pour finir, l’un des nombreux avantages du stockage sur ADN est qu’il permet de conserver des données sur une période beaucoup plus longue que les supports traditionnels, et ce, sans que celles-ci ne soient altérées. Ici, les chercheurs parlent de plus d’une centaine d’années. Et pourtant, cette durée est très modeste comparativement à celle suggérée par une précédente étude de l’École polytechnique fédérale de Zurich. Elle avait en effet démontré qu’avec une molécule d’ADN, il serait possible de stocker des données numériques sur une durée de plus de 2000 ans sans altération. Article précédent Un litchi mortel à l’origine d’une mystérieuse maladie du cerveau février 2, 2017 Article suivant Instagram serait très mauvais pour la santé mentale des jeunes mai 22, 2017