Un filet de pêche magnétique va attraper des débris spatiaux en orbite
Un filet de pêche magnétique de 700m de long une fois déployé s’est envolé vendredi 9 décembre pour l’ISS où il va être prochainement testé. Le but de ce filet, de conception japonaise, est à terme de capturer les millions de débris spatiaux qui gravitent dangereusement autour de la planète, posant des risques de collisions avec des satellites, et un danger pour les missions futures.
Et si le grave problème des débris spatiaux en orbite autour de la Terre trouvait sa solution dans un filet de pêche de fabrication japonaise ? Vendredi dernier, un véhicule de cargo a été envoyé par l’agence spatiale japonaise. Direction l’ISS : à bord du cargo, on trouve de nouvelles batteries Li-Ion mais aussi un curieux dispositif que les scientifiques à bord de la station devront tester.
Il s’agit ni plus ni moins que d’un long filet de pêche électrodynamique, d’une longueur de 700 mètres, fait de câbles ultra-fins d’aluminium et d’acier. On parle d’électrodynamique, car ce dispositif génère un courant électrique grâce au champ magnétique terrestre. Et ce courant, justement, doit permettre de ralentir suffisamment les petits objets métalliques lancés à vive allure en sa direction.
D’ailleurs, si on parle de filet de pêche, ce n’est pas par hasard : c’est un bien un filet, et vous ne croirez jamais qui le fabrique. Il est en effet conçu dans le cadre d’un partenariat entre l’agence spatiale japonaise et une entreprise vraiment spécialisée dans les filets de pêche. Un ingénieur, Katsuya Suzuki explique :
Ce dispositif formé de câbles utilise notre technologie de tressage des filets de pêche, mais il était extrêmement difficile d’entremêler ces matériaux très fins.
Pour l’instant, l’exemplaire envoyé est une version réduite de ce qui pourrait servir à terme de nettoyeur de la ceinture de débris qui orbite autour de notre planète. Katsuya Suzuki explique pour pour avoir un impact significatif, le filet devra à terme avoir une longueur comprise entre 5 et 10 km. Cette technique de récupération des débris spatiaux arrive peut-être à maturité suffisante.
L’agence spatiale japonaise espère en tout cas mettre en production cette technologie d’ici 5 ans. Dans un premier temps, le filet serait attaché depuis un long câble à l’ISS. Mais lorsque le dispositif sera en production, le filet pourrait être attaché à un satellite en fin de vie. En fin de mission, l’orbite du satellite et du filet plein de déchets de l’espace ralentirait doucement, jusqu’à entrer dans l’atmosphère, une vraie fournaise à cette vitesse à cause de la friction.
Du coup, ces déchets finiraient par brûler dans la haute atmosphère.
Les débris spatiaux posent un risque majeur pour les missions futures
Depuis le lancement de Spoutnik 1 il y a 53 ans, l’homme n’a cessé de mettre en orbite une quantité croissante de déchets : étages de fusées, satellites, missiles balistiques, outils perdus, déchets issus de la station MIR. Aujourd’hui, ces débris sont toujours là, et s’entrechoquent, deviennent plus petits, et donc se multiplient. On en est à des dizaines de millions en orbite tout autour de la Terre à des altitudes variées.
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Le problème, c’est que ces déchets vont extrêmement vite. Et en cas de collision, même un très petit objet peut causer d’énormes dégâts. Cela met en danger les astronautes eux mêmes, aussi bien sur l’ISS qu’en transit. Si le nombre de déchets venait à trop augmenter, l’espace pourrait nous devenir inaccessible. Mais cela pose également un problème pour les satellites qui peuvent se retrouver détruits, et participent à la prolifération des déchets.