Un Russe veut qu’on greffe sa tête sur le corps d’un mort
À 31 ans, un Russe atteint d’une maladie rare souhaite être le premier à greffer sa tête sur le corps d’un mort. L’opération coûterait entre 10 et 100 millions de dollars. Une équipe chinoise et italienne planche déjà sur cette opération qui mobiliserait 80 chirurgiens et un équipement créé sur-mesure. Au vu de leurs progrès, les deux équipes pensent pouvoir opérer le jeune homme dès l’année prochaine.
Le jeune homme s’appelle Valery Spiridonov. Il est atteint d’une maladie rare, la maladie de Werdnig-Hoffman. Ses muscles s’atrophient inexorablement, à tel point qu’il n’a pratiquement plus usage de la partie inférieure de son corps. Et aurait du déjà mourir, selon ses médecins, il y a longtemps. Il n’existe actuellement aucun remède, aucun moyen de le sauver. Mais la mort, Valery Spiridonov ne veut pas en entendre parler.
Cet homme dirige une entreprise russe qui édite des logiciels éducatifs. Compte-tenu de sa condition physique, il travaille depuis chez lui. Pour autant, la réussite lui a souri. Si bien qu’investir jusqu’à une centaine de millions de dollars pour sauver sa vie n’est pas pour lui un problème. Alors depuis des années il suit les diverses avancées médicales susceptibles de le sauver, ou a minima d’améliorer son quotidien.
Il se trouve qu’en Italie, et en Chine, deux équipes travaillent depuis plusieurs années à “la greffe de corps”. Autrement dit à transplanter la tête d’un individu sur le corps d’un autre, en état de mort cérébrale. Une entreprise dans laquelle Xiaoping Ren et Sergio Canavero ont déjà fait montre de succès. Avec des souris et des primates. La clé de leur technique, repose sur une procédure extrêmement minutieuse, et un produit chimique, le polyethylène glycol.
Le principal problème c’est d’arriver à souder la moelle épinière
Ce produit est capable de faire fusionner les cellules nerveuses en contact. Ce qui a permis de greffer la tête d’une souris sur une autre. Et qu’elle retrouve petit à petit le contrôle de ses membres inférieurs. Les deux équipes espèrent maintenant pouvoir réitérer l’exploit sur un être humain. Mais aussi farfelu que cela puisse paraître, la partie chinoise est déjà parvenue à réitérer la chose sur un singe. Si bien que les deux parties s’accordent pour dire “qu’on commence à comprendre comment souder la moelle épinière” :
Du coup, les deux équipes semblent suffisamment optimistes pour donner de l’espoir à Valery Spiridonov. Elles espèrent pouvoir opérer ce dernier aussi tôt que possible, selon eux dès l’année prochaine. L’intervention risque toutefois d’être beaucoup plus complexe que sur les primates. Il faudra par exemple que Valery Spiridonov soit maintenu dans un coma artificiel pendant un mois avant l’opération afin de pré-stimuler sa moelle épinière au point de section et l’étudier de près.
Il faudrait faire travailler de concert 80 chirurgiens. Et arriver à réaliser la greffe proprement dite dans un délai d’une heure. Un must pour ne pas causer de dommages irréversibles dans le cerveau. En outre, l’autre problème qui se pose et qui fait tiquer une partie de la communauté scientifique, est d’ordre éthique et méthodologique. Sur ce second point, il faut dire, les deux équipes brûlent des étapes, ce qui est assez inhabituel dans le domaine.
Et provoque de nombreux haussements de sourcils : certains scientifiques ont déjà prévenus que si le patient venait à décéder, des plaintes pour meurtre seraient lancées. Affaire à suivre, donc.