Vie extra-terrestre : des millions de signaux détectés en 4 heures

Des astronomes de l’Université de Californie ont détecté 26 millions de technosignatures en l’espace de quelques heures. Seul hic : ces signaux provenaient de la Terre.

Green Bank Telescope, image PAUL KRANZLER AND ANDREW PHELPS
Green Bank Telescope, image Paul Kranzler et Andrew Phelps

Jean-Luc Margot et son équipe d’astronomes de l’Université de Californie ont récemment mené une recherche de technosignatures (signaux provenant de technologies diverses, analogie de biosignature) à l’aide de l’Observatoire de Green Bank, un puissant radiotélescope situé Virginie occidentale. Les résultats sont décevants en l’état, mais prometteurs pour l’avenir. Ce matin, la NASA dévoilait une vidéo du survol de Jupiter à travers les yeux de la sonde Juno.

26 millions de technosignatures détectées

Nous sommes presque sûrs, et nous en sommes la preuve, que des civilisations intelligentes sont possibles. Trouver des signes de vie extraterrestre dans la galaxie n’est pas chose facile, mais nous avons des outils à notre disposition. Sur la base de nos propres capacités technologiques, nous pouvons extrapoler les signaux que la technologie extraterrestre pourrait émettre et les rechercher. Ces signes sont appelés technosignatures, et nos efforts dans la recherche de l’intelligence extraterrestre (SETI) tournent autour d’eux, en particulier dans les longueurs d’onde radio.

En avril 2018 et 2019 et pour un temps d’observation total de quatre heures, l’équipe d’astronomes de l’Université de Californie s’est concentrée sur l’observation de 31 étoiles semblables au Soleil, situées autour du plan galactique. Résultat : ils ont détecté un total de 26 631 913 technosignatures.

Voir aussi : Vie extraterrestre : une biosignature détectée dans l’atmosphère de Vénus

« L’un des grands avantages de la recherche de technosignatures à des longueurs d’onde radio est que nous sommes sensibles aux signaux émis à des milliers d’années-lumière, et cela ne prend pas tant d’énergie que ça » a indiqué l’astronome Jean-Luc Margot. « Par exemple, notre recherche peut détecter le radar planétaire Arecibo à des distances de plus de 400 années-lumière. Et il peut détecter un émetteur 1000 fois plus puissant qu’Arecibo » a-t-il ajouté.

Néanmoins, une analyse plus approfondie de ces données a révélé que chacune de ces technosignatures candidates a été générée ici même, sur Terre. Une conclusion plutôt décevante donc, mais qui permet aux astronomes de mieux comprendre et mieux classifier ces signaux.  « Ce serait beaucoup plus facile si nous ne détections qu’une poignée de signaux… Mais heureusement, nos algorithmes nous permettent de classer automatiquement plus de 99,8% d’entre eux » a indiqué Margot. Cette classification n’est pas inutile : elle permet aux astronomes de mieux distinguer les signaux que nous captons, et de rapidement faire le tri, si toutefois une technosignature extra-terrestre venait à être détectée.

Les conclusions de la recherche ont été publiées sur The Astronomical Journal et sont disponibles ici.